Compte-rendu:
C’est à une soirée de musique baroque française du XVIIIe siècle que nous ont convié ce trio prestigieux qui a bien voulu accepter notre invitation à venir animer une soirée musicale à La Goulue.
La violoniste Florence Malgoire, le gambiste Guido Ballestracci et la claveciniste Blandine Rannou sont trois artistes qui ont toutes et tous une stature, une envergure internationale qui les a amené-e-s à courir le vaste monde, soit de manière disperséee, soit en trio comme ce soir-là à La Goulue. Nous les avions rencontré au Festival La Folia à Rougemont l’année précédente, et après quelques belles soirées passées ensemble, l’accord de principe quant à leur participation à nos concerts a été acquis, puis ultérieurement la date trouvée, …et voilà !
Une superbe soirée musicale consacrée à Jean-Philippe Rameau et ses célèbres « Pièces de clavecin en concert », titre qui indique que dans ces pièces, le clavecin n’occupe pas seulement un rôle d’instrument de continuo, d' »accompagnement », mais bien un rôle de partenaire égal aux autres dans ces pièces en trio. Ces « Pièces de clavecin en concert » de Rameau sont un magnifique morceau d’anthologie et ont occupé une bonne partie du programme.
Nous avons également eu droit à des oeuvres d’un compositeur nettement moins connu, mais très intéressant de par son écriture musicale, Jean-Ferry Rebel, au travers de quelques « Sonates pour violon, viole de gambe et basse continue », où là, le clavecin retrouve son rôle plus « conventionnel » d’instrument de continuo, qui par ailleurs constitue tout un art en soi, dont le ou les artistes qui l’assurent doivent maîtriser tout « l’habillage harmonique » du tout, avec une grande liberté dans la rélisation du chiffrage de la mélodie de basse, que chaque continuiste reconstitue à sa manière. Blandine Rannou a excellé dans ce rôle, en se mettant au service du très vivant violon de Florence Malgoire, et du très enveloppant jeu de viole qui caractérise Guido Ballestracci.
Vous vous poserez la question de savoir pourquoi il n’y a pas de photos accompagnant ce concert ? Il faut ajouter, pour comprendre cela, que les « Concerts à La Goulue » ne sont pas que de l’exécution d’excellente musique durant une soirée, mais aussi, pour nous comme pour le public, l’occasion de partager un moment de convivialité et de faire un peu connaissance avec les artistes.
Or celles-ci (et celui-ci) nous avaient demandé de pouvoir être déjà là pour travailler le vendredi soir, en vue du concert du samedi. Nous les avons donc royalement accueillis, nourri et logés du mieux que nous pouvions pendant 2 jours et 2 nuits, mais leur attitude nous a véritablement choqués. Ces artistes ne se sont humainement pas révélé-e-s à la hauteur de leurs immenses capacités musicales. Leur comportement a été parfois à la limite de l’inconvenance, je pèse mes mots et nous n’entrerons pas dans les détails. La journée du samedi a été un peu un cauchemar pour nous; heureusement qu’ils ont « joué le jeu » pour la partie musicale, sans quoi le cachet que nous avions entendu avec le trio, plus élevé que nos tarifs habituels (et c’était normal qu’il le soit), nous ne le leur aurions pas versé dans son intégralité.
Clou de la soirée, alors que, comme c’est de coutume à l’issue de nos concerts, nous attendions les artistes pour partager un verre avec le public et nous-même, nous les avons vu descendre avec toutes leurs affaires, et nous faire un petit signe d’adieu à distance tout en se dirigeant vers la porte de sortie: c’est ainsi que s’est achevé leur passage à La Goulue.
Leur comportement de goujats, et le terme n’est pas trop fort, ne nous a pas incité-e-s à prendre des photos lors de leur concert.
J’ai donc rédigé un compte-rendu reflétant la qualité musicale indiscutable de leur prestation, mais également le très mauvais souvenir que restera pour nous leur passage à La Goulue sur le plan humain, et cela compte beaucoup !
Fort heureusement, après 125 concerts environ, ce trio d’artistes reste l’unique expérience de ce genre que nous ayons vécue, donc nous tournons volontiers la page: tous les autres artistes ont été agréables, de bonne composition, et nous ont souvent réservé d’excellents moments de convivialité. Et bien du temps a passé depuis…
Cette parenthèse, pour une fois moins positive, se referme sur ces propos.