Quatuor Terpsycordes à La Goulue: un franc succès

Compte-rendu:

La venue du « Quatuor Terpsycordes » à La Goulue revêtait une signification toute particulière: c’était d’abord le premier quatuor à cordes à se produire dans nos murs. Ensuite, c’était un « coup de foudre » à l’occasion d’un festival où nous les avions entendus, coup de foudre qui nous avait ensuite amené à acheter quelques disques enregistrés par eux, puis à les contacter pour savoir s’ils accepteraient l’idée de jouer à La Goulue. L’accord de principe devait néanmoins déboucher sur un engagement après …avoir trouvé un arrangement financier, et celui-ci a été rendu possible par une subvention d’une fondation prête à payer la moitié de leur cachet.

Nous pouvons dire que nous nous n’avons pas regretté d’avoir payé …un peu plus cher que d’habitude pour avoir ces artistes chez nous. Le concert, qui a été fort bien fréquenté, a suscité l’enthousiasme de toutes et tous !

Le programme se composait du Quatuor op. 18 N° 6 « La Malinconia » de Ludwig van Beethoven, suivi du « Quatuor « Ainsi la nuit » d’Henri Dutilleux, compositeur français du XXe siècle, pour s’achever par le Quatuor Op. 51 N° 2 de Johannes Brahms.

Un programme copieux donc, avec deux oeuvres majeures du répertoire enserrant une oeuvre contemporaine très intéressante, faisant usage d’un langage musical assez singulier, difficilement classable dans une école ou un concept musical quelconque.

Tout le monde se regarde: prêt pour démarrer le prochain morceau...

Les quatre membres du quatuor ont fait usage de toute leur verve et de toute la palette expressive que leurs instruments et …leur talent avaient à disposition. Jouer dans un salon comme le nôtre a l’avantage de permettre aux musiciens d’utiliser une palette sonore très subtile: l’exiguïté des lieux, la proximité avec le public permet de faire entendre les inflexions les plus subtiles, les effets de dynamique les plus raffinés: le public entend aussi bien que les artistes eux-même, lesquels se sont régalés et nous ont comblé ! Un magnifique concert donc, par un tout aussi magnifique quatuor dont les cordes frottées ont mis en valeur toutes les atmosphères se succédant dans chaque pièce du programme, tout en faisant totalement oublier les difficultés techniques de ces oeuvres, dont ils semblaient se jouer aussi facilement que nous de ranger soigneusement le fruits de nos achats en magasin dans les armoires prévues à cet effet…

Le premier violon tout à l'écoute de son jeu, à l'intensité des émotions vécues et transmises...

Ce quatuor fait preuve d’une belle homogénéité, d’une grande connivence; ses membres montrent leur plaisir de jouer: pas de « routine »… Terpsycordes a clairement installé sa « patte », son identité musicale. Jouant à l’occasion le répertoire des « premiers romantiques » (Beethoven et Schubert par exemple) comme celui des des « classiques » (Haydn, Mozart) sur instruments d’époque. Dans le cas du concert à La Goulue, ils jouaient sur instruments « modernes ».

De grands artistes, qui valent bien le prix qu’ils demandent pour une prestation de concert !

Donc pour un premier concert de quatuor à cordes, une première réussie et une excellente entrée en matière !

La "politique de la chaise vide" ? Non, simplement tout est installé, tout est prêt pour l'entrée solennelle des artistes ¨...