« Mélissa la menteuse » à La Goulue: un conte en musique

Compte-rendu de la soirée:

Claire Heuwekemeijer dans le feu de l'action, et Julie Sicre, une harpiste qui suit le mouvement...

Pas facile, la vie de Mélissa, surtout avec des parents courant d’air et indéfinissables… Comment se forger une personnalité ? Qui peut-on bien être si on ne sait pas vraiment qui sont nos parents ? Alors on s’invente des histoires… et Mélissa de parcourir ses rêves…

Claire Heuwekemeijer crée une ambiance avec peu de moyens matériels: son costume, un paravent, deux marionnettes, la harpe et la harpiste, Julie Sicre, et leurs musiques, et quelques pots de fleurs… Voilà pour camper un décor suggéré. Et une Compagnie, Contacordes

Le reste, la conteuse le prend à bras-le-corps. Elle commence, en entrant en scène, par y découvrir la harpiste endormie… Il faut bien qu’elle se réveille pour que l’histoire puisse commencer !

Nous voilà donc prêts à entrer dans l’histoire de Mélissa, d’une petite fille en quête d’elle-même. Le conte navigue dans le merveilleux, celui des contes de fée, mais sans négliger ici ou là quelques incursions dans notre présent, celui aussi des enfants de maintenant, avec leurs propres idoles, leur langage, qui est suggéré ici ou là, faisant rire les enfants présents aux éclats.

"Dehors", semble dire la harpiste... mais à qui, déjà ?

Et surtout, la conteuse sait être triste ici, terrifiante là, campant des personnages hauts en couleurs, parfois matamores, parfois tendres. Mélissa devra faire son parcours initiatique, et au bout du compte… et du conte, aura-t-elle trouvé réponse(s) à ses questions ? Surprise !… surtout à l’intention de celles et ceux qui pourraient aller retrouver « Contacordes » dans « Mélissa la menteuse », qui sera joué ailleurs…

Les marionettes viennent à la rescousse pour faire dialoguer les personnages

Ce qui est sûr, c’est que l’histoire est bien balancée, on y entre volontiers, il n’y a pas de longueurs, et Claire Heuwekemeijer ne nous laisse pas nous perdre en route. Sa présence forte nous emporte et nous fait suivre tous les rebondissements de l’histoire comme les contrastes des différents personnages qu’elle incarne, avec conviction, talent et métier. Eh oui, ces composantes sont indispensables à la réussite d’une telle entreprise, surtout la dernière, le métier, qu’on a tendance à oublier. Il est fait de formation, d’apprentissages, et surtout de travail et d’expériences cumulées.

Quant à la harpiste, elle a su choisir à merveille des musiques collant aux atmosphères diverses du conte, et elle ne néglige pas d’entrer en dialogue à sa manière avec la conteuse et le public, endossant parfois des postures et des personnages pour illustrer une scène ou une autre. La harpe et la harpiste sont donc parties prenantes, très prenantes, de l’histoire.

Au bout du …conte donc, on en ressort… tout gentiment, le temps de laisser ses brumes s’évanouir peu à peu, et la réalité réoccuper nos esprits. On partagera comme d’habitude questions et commentaires autour d’un verre, pendant que les enfants entourent la harpiste qui leur présente son étonnant instrument, si grand, au son si doux, mais parfois très puissant et très âpre, notamment lorsqu’on utilise des tiges en métal pour frotter les cordes et pour en tirer des sons …inhabituels venant d’une harpe…

Les enfants ? En-chan-tés !

C’était le 2e conte de la Compagnie Contacordes à pénétrer à La Goulue, après « Nom de bleu ». Il pourrait bien y en avoir d’autres… Nous nous sommes laissés glisser dans l’oreille qu’un troisième conte serait en gestation, peut-être pour l’année prochaine ? Nous pourrions donc bien accueillir dans le futur Contacordes une troisième fois pour de nouvelles aventures en conte, à l’intention de petits et grands.