Les Nørn de retour à La Goulue avec « Iod »

Compte-rendu:

Les Nørn: le retour… Après « Fridj », la neige, le froid et le grand nord, voici venir « Iod ». Mais citons les Nørn elles-mêmes: « IOD » invoque l’océan et, à travers l’eau, parle de la femme et de la naissance. « IOD » chante nos premières eaux. « IOD » raconte les grands cycles et le déluge qui, dans sa symbolique, n’est pas un cataclysme définitif, mais un processus permettant la régénération de l’humanité. En effet, sans une réabsoption périodique dans les eaux, les formes épuiseraient leurs possibilités créatrices et s’éteindraient définitivement. « IOD » évoque, avec gravité et humour, les civilisations englouties peuplant notre mémoire ».

Dans de somptueux costumes gris-noirs à paillettes...

Le décor planté, la thématique posée, la musique peut commencer, mais aussi le spectacle: comme toujours, les Nørn créent avec chaque « concert-spectacle » de nouveaux costumes pour chacune des trois « Nørn », du nom de trois déesses nordiques, en l’espèce Anne-Sylvie Casagrande, auteur-compositrice, Gisèle Rime et Edmée Fleury, les trois chanteuses. Elles choisissent quelques accessoires simples et pour le reste, c’est une succession de pantomimes, d’expressions étranges illustrant le thème du spectacle, de chorégraphies constamment mouvantes, en l’espèce ondoyantes, soutenant des musiques très organiques, très rudes parfois, ponctuées d’éclats, tantôt murmurantes, souvent rythmées comme des incantations. Une musique impossible à décrire, qui plante ses racines dans de nombreuses sources, mais qui est au final tout-à-fait unique, avec cette langue inventée, le « nornik », dont les consonnances doivent souligner la musique et « font littéralement musique », indissociables l’une de l’autre.

Anne-Sylvie et Edmée, une hydre à deux têtes...

Une fois qu’on y est entré, on n’en sort qu’en fin de spectacle, car on se laisse mener, et il n’y a pas de temps morts, et on ne voit pas le temps passer…

Gisèle dans ses expressions mutines et lutines...

Étonnant que ce groupe soit parvenu à se faire un solide chemin dans le monde de la création artistique « life », dans la mesure où leur « produit » ne peut pas se laisser coller d’étiquette… Musique ethno ? Contemporaine ? Inclassable… Mais faut-il classer les choses ? Hélas oui, souvent, pour se faire une place au soleil, il faut avoir une « case à cocher ». Les Nørn n’en ont aucune, sauf la leur… Difficile a priori donc de se faire engager dans les salles, les festivals… et pourtant, ça marche, et même bien ! Le public suit, il y avait foule la première fois chez nous, et cette fois-ci, à nouveau, La Goulue était pleine et ne boudait pas son plaisir !

Pour mieux apprécier la chose, à défaut de la bande-son, voici une galerie de photos pour mieux s’imprégner de la présence étonnante de ces trois jeunes femmes.

...et en démonstration

Trois déesses en action...