La pianiste Sylvie Gruber enchante Mozart et Schubert

Compte-rendu:

Il est amusant de constater que, bien qu’on croie connaître le « microcosme » musical de sa région, on découvre encore tous les jours qu’il y a des musiciens qu’on ne connaît pas…

Dans le fonctionnement de l’organisation de concerts, on est amené à rencontrer des artistes et de les inviter à venir « un jour » se produire dans le cadre des concerts que l’on organise. Parallèlement, on reçoit des « candidatures spontanées », des requêtes à venir jouer chez nous, de la part d’artistes et d’ensembles qui nous font parvenir des dossiers ou plus simplement un courriel pour nous demander « s’il serait possible de… ».

Dans ce contexte, on reçoit parfois des sollicitations d’artistes qui s’avèrent vivre …à deux pas de chez nous !

C’était un peu le cas de la pianiste Sylvie Gruber, qui m’a contactée par courriel et dont j’ai ainsi découvert l’existence. Comme je suis ouvert et confiant de nature, …au moins sur ce plan, et qu’à tout le moins je fais confiance à mon intuition et ma connaissance de la réalité de la vie des musiciens, j’ai dit oui tout-de-suite, puis est venue l’occasion d’inscrire un jour Sylvie Gruber dans l’agenda des concerts de l’année suivante…

Eh bien, le soir du concert a été l’occasion d’une double découverte: celle d’une artiste fort sympathique doublée d’une excellente musicienne, ainsi que d’une pianiste talentueuse (oui, il s’agit de deux choses qui ne vont pas forcément de pair: on peut être un-e pianiste virtuose sans être tellement musicien-ne, ou être musicien-ne dans l’âme, mais sans être forcément brillant, au moins techniquement, dans un instrument, voire, parce qu’on est musicien, de l’être dans tout ce que l’on touche, avec la capacité de pratiquer avec un égal bonheur plusieurs instruments. Parenthèse fermée). La seconde découverte a été que cette pianiste devait avoir un bon « fan’s club » régional, car ce concert a été suivi par 45 personnes, ce qui est un plutôt bon score !

Et ce nombreux public a, « accessoirement » si l’on peut dire, assisté à un excellent concert. Je suis très exigeant, en particulier à l’égard des pianistes, au sujet de Mozart, que je trouve souvent « mal compris » par des pianistes qui ne s’en font pas une idée juste. Sylvie Gruber a fait une excellente interprétation des « Variations sur « Ah vous dirai-je maman », mais n’allant pas jusqu’à m’enthousiasmer. Comme c’est un facteur hautement subjectif, je n’y accorde pas plus d’importance, et le public, lui, a beaucoup aimé, c’est l’essentiel.

Par contre, son interprétation de la « Sonate en si bémol majeur D 960 » de Schubert m’a vraiment convaincu et ému, c’était de la toute toute belle musique. Schubert est un compositeur magnifique, mais son écriture musicale n’est pas toujours facile à « lire » quant aux intentions. Certains passages peuvent paraître longs, ou un peu « légers », alors qu’il faut bien en comprendre l’intention et trouver le ton juste. Si c’est le cas, on ne s’ennuie jamais, et là, je ne me …suis jamais ennuyé. Par ailleurs les deux transcriptions de lieder, l’une ayant notamment été réalisée par Franz Liszt, sont également assez convaincantes et intéressantes à découvrir.

Donc un bilan général de cette soirée tout ce qu’il y a de plus satisfaisant. Voilà qui me conforte dans la conviction qu’il faudra tenter aussi souvent que possible de puiser dans le grand réservoir des musiciens de notre région pour les futures programmations des « Concerts à La Goulue » !