Jovanka Marville: Deux clavecins pour Bach, Scarlatti et Couperin

Compte-rendu:

 

Jovanka sur le Ruckers: concentration et délicatesse…

Jovanka Marville, professeur de clavecin et de pianoforte au Conservatoire de Lausanne, avait choisi de « coller au plus près » de nos clavecins pour son récital en solo du 5 mai dernier: elle était venue auparavant travailler une journée sur place, avec l’intention de choisir pour chaque pièce l’instrument sur lequel elle sonnerait le mieux à son goût, sans tenir compte des « associations toutes faites », de type: « Il y a un clavecin français, je jouerai donc les pièces de musique françaises sur celui-là ». Non, elle a testé chaque pièce, qu’il s’agisse de celles de Bach, de Scarlatti ou de Couperin, sur les 2 instruments, jusqu’à choisir le meilleur à son goût pour chacune d’entre elles…

Or donc, le soir venu, nous avons vécu une « divine surprise »: un récital qui a naturellement coûlé de source. Avec une superbe palette de toucher, de subtiles nuances de jeu, alliées à une belle vitalité, Jovanka Marville a su alterner et contraster les atmosphères et mettre en valeur tant chaque pièce que chaque instrument. Il y a eu plusieurs personnes parmi les auditeurs qui nous ont dit que c’était le récital de clavecin qui les avait le plus touché et ému de tous ceux que nous avons vécus à La Goulue jusqu’ici.

En tous les cas, nous avons eu un choix de « préludes et fugues », de « préludes et fughettes » de Bach, toutes en finesse, et sans esbrouffe. Puis des sonates de Scarlatti très contrastées, alternant la virtuosité, l’énergie, à des climats étranges et déconcertants qu’évoquent certaines de ces sonates, dont Domenico Scarlatti nous a gratifié d’une production abondante, souvent d’une folle modernité d’écriture.

Jovanka sur le Taskin

La troisième partie de la soirée était consacrée à François Couperin, avec comme pièce maîtresse, la célèbre suite « Les Folies françoises ou les Dominos », enchaînement de 12 courtes pièces de genre, avec des atmosphères très variées, et là aussi, son toucher a fait merveille.

La soirée s’est achevée sur un morceau d’anthologie, une Toccata en fa dièse mineur BWV 910 de Bach, pour le plus grand bonheur d’un public totalement acquis à sa cause …musicale. Bravo Jovanka et merci !