l’Europe baroque en « Villegiatura » à La Goulue…

Compte-rendu du concert:

Le 10 Février dernier, l’Ensemble « La Villegiatura » prenait ses quartiers à La Goulue.

Il s’agissait d’une phalange …imposante pour notre salon, faisant dialoguer un duo de flûtistes à bec, composé de Pascal Dobber et de Karin Schneider, avec un très …luxueux continuo, puisqu’il était constitué de pas moins de 3 instrumentistes: Roland Ulrich au théorbe, Lisette Aubert-Milleret à la viole de gambe et Pierre-Laurent Hässler au clavecin « Ruckers ».

Leur programme nous a balladé du tournant du XVIIe-XVIIIe au plein XVIIIe siècle, soit à peu près toute la période baroque, faisant succéder des compositeurs français tels Marin Marais et M. Gautier de Marseille, des Allemands (Carl Rosier et G.-F. Telemann) et un anglais, Daniel Purcell, à ne pas confondre avec son illustre parent, Henry. Ne manquait que la musique italienne, mais on ne peut pas tout avoir en une soirée…

Une superbe musique, rendue avec élégance, distinction, finesse et brio par nos deux flûtistes et un superbe continuo, l’instrument mélodique, la viole de gambe, étant comme entourée d’un « halo » harmonique tissé en toute complicité par le théorbe et le clavecin.

Notre seule réserve a trait à un problème de « casting », de choix des musiciens du duo de flûtistes. En effet, si Pascal Dobber a pu faire valoir la parfaite maîtrise de son instrument, son autorité musicale, son expérience, sa parfaite connaissance des pièces abordées, jusqu’à l’ornementation et les effets adéquats à utiliser pour chaque oeuvre, sa partenaire s’en est trouvée confrontée à une tâche redoutable, insurmontable: ancienne élève de Pascal Dobber, mais plutôt en début de carrière, elle n’avait en outre pas le même tempérament musical et manifestement pas la maestria de son compagnon de duo… De fait, elle a proprement assuré sa partie mais n’avait pas les moyens, assez indispensables dans cette musique, pour assurer une deuxième partie qui doit dialoguer à l’égal de son partenaire.

Peut-être eût-il fallu que Pascal Dobber se « retienne » un peu pour rétablir l’équilibre ? Nous avons plutôt eu le sentiment que Pascal Dobber aurait dû choisir un partenaire de son niveau, voire de ne pas exécuter un programme composé exclusivement de pièces en duo, mais se réserver quelques pièces pour flûte à bec seule et continuo.

À cette unique réserve près, nous avons eu grand plaisir de découvrir de nombreuses pièces inconnues, d’apprécier l’alchimie de ce continuo riche et inventif, parfaitement complice, et le son d’..une flûte à bec qui assurait la conduite des pièces avec des doigts (et un souffle) de fer.