Compte-rendu du récital:
Ce soir-là, dans le cadre de notre saison placée sous le thème des « instruments à clavier », nous recevions pour la première fois un accordéoniste. Benjamin Oleinikoff, Russe établi à Lausanne depuis de nombreuses années, est issu de cette célèbre école russe d’accordéon qui a produit de si nombreux et géniaux musiciens, lesquels n’ont guère d’équivalents chez nous…
Suite à un petit malentendu au moment d’établir le programme du concert, M. Oleinikoff nous a essentiellement interprété de nombreux arrangements d’oeuvres classiques, de Vivaldi à Tchaikovsky, y compris plusieurs oeuvres originales contemporaines écrites pour l’accordéon. De fait, nous aurions souhaité qu’il nous exécute quelques perles de la musique traditionnelle russe destinée à cet instrument. De fait, nous avons dû attendre la fin du concert …et un bis pour en avoir un échantillon !
Néanmoins, le concert offert par Benjamin Oleinikoff a été très …attachant, ou émouvant, c’est selon. L’artiste nous a longuement présenté les pièces qu’il jouait, en égrénant ici ou là des explications sur les principes de fonctionnement de son instrument. Nous avons entendu un musicien très sensible, distillant toute la panoplie d’effets de nuances que son instrument permet, ainsi que quelques beaux morceaux de bravoure. Il avait amené avec lui une pile de partitions et passait de l’une à l’autre selon l’inspiration du moment, créant ce soir-là une atmosphère particulière, nouant sans le chercher une complicité avec le public, dans une ambiance décontractée.
Nous avons également pu découvrir les nombreuses possibilités de cet instrument, pour lequel des pans entiers du répertoire classique peuvent être adaptés. Mais on imagine aisément le parti que peuvent en tirer les compositeurs contemporains. N’oublions pas non plus que cet instrument possède diverses « variantes », depuis le « Schwytzer Örgeli » (orthographe non certifiée…) en passant par le bandonéon du tango argentin et les innombrables types d’accordéon utilisé dans les groupes de musiciens pratiquant les musiques populaires et traditionnelle de toute l’Europe de l’Est, de l’Ouest, ainsi que de la culture argentine ou du jazz.
Il n’est donc pas exclu qu’on accueille à nouveau à l’avenir cet instrument injustement méprisé des amateurs de musique « classique »…