Arménie: y’a du neuf, trois fois ! 1. La saison 2015 des Concerts à La Goulue placée sous le signe de l’Arménie…

Chers amis,

Si vous avez un peu visité le site Internet, vous savez mon intérêt, mon attache affective avec l’Arménie et les Arméniens. Je n’en suis pas un, mais j’en suis devenu un d’adoption… Je garde des contacts avec des Arméniens tant en Arménie qu’en Suisse, et je retourne souvent là-bas, beaucoup de relations et d’activités très concrètes m’amenant à être en contact régulier avec « l’arménité »…

Or cette année 2015 est une année importante, tant pour l’Arménie comme pays que pour la diaspora arménienne: on y commémore un événement terrible, terrifiant, dont on ne souhaite que personne doive le vivre un jour: un génocide.

En effet, en 1915, en pleine Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman finissant entrait en guerre au côté de l’Allemagne et profitait de ce conflit pour décider de « liquider une bonne fois pour toute » la question des minorités chrétiennes. Certes, les Arméniens étaient tout particulièrement visés, parce que c’était à la fois la communauté chrétienne la plus nombreuse et la plus organisée, et on ne pouvait pas, comme la communauté grecque, la pousser à fuir vers l’État grec indépendant créé quelques décennies auparavant. Mais d’autres communautés chrétiennes seront également largement massacrées, déportées ou contraintes à la fuite, notamment la communauté des assyro-chaldéens, la plus ancienne d’entre elles, parlant encore l’araméen, la langue de l’époque du Christ au Proche-Orient.

Du coup, c’est la communauté arménienne qui payera le plus lourd tribut: l’écrasante majorité de la population arménienne ottomane va y laisser sa vie, essentiellement durant l’année 1915. Une partie a pu s’enfuir dans divers pays, y compris voisins, et quelques rescapés du Génocide se sont retrouvés dans des camps de réfugiés à la fin de la 1e guerre mondiale, avant de s’établir petit-à-petit dans divers pays.

Maintenant, cet événement reste un des éléments les plus marquants dans la mémoire collective de la communauté arménienne, d’où le placement de notre saison de concerts sous ce thème, participant à notre manière à cette commémoration.

Il se trouve que de nombreux musiciens arméniens vivent en Suisse et dans les pays voisins. Certains sont les descendants de ces rescapés du Génocide, d’autres sont venu-e-s tout récemment d’Arménie pour achever leurs études musicales en Europe et s’y sont pour une bonne partie établi. Toujours est-il que j’ai reçu, toutes ces dernières années, bon nombre d’offres de concerts par des ensembles ou des musiciens individuellement, dont une partie portaient des noms arméniens.

Cette année, je profite d’en inviter un certain nombre, dont certaines et certains nous proposeront au moins une partie de programme consacré, soit à la musique de compositeurs arméniens, soit au thème du Génocide, ou de la paix, qu’ils illustreront à leur manière. J’ai cherché et fini par trouver un ensemble arménien de la région lyonnaise qui donnera un programme de musique traditionnelle arménienne.

Profitez-en donc pour venir assister à l’un des nombreux concerts qui répondront d’une manière ou d’une autre à ce thème !